mercredi 10 septembre 2008

Des nanars tout poilus du nanar

J'ai évoqué une fois le cachetonnage, triste procédé d'acteurs déchéants d'un statut immense en prenant un rôle de douzième zone dans une bisserie improbable. Quand c'est un acteur à la gloire fanée qui le fait dans un grand film, on appelle cela un caméo.

Exemples de caméo :
- Lou Ferrigno (L'INCROYABLE HULK,tv,1977) dans HULK (2008) :Vous vous souvenez forcément de ces deux (en fait 3 téléfilms, le premier n'étant que le pilote de la série) Hulk sortis à la fin des seventies, avec un catcheur géant peint en vert pour jouer le rôle du personnage le plus bourrin de Marvel. Les deux films sont des nanars exceptionnels, aujourd'hui, mais comparativement à ce qui se faisait à l'époque, c'est pas si grave.
Rappelez-vous :
http://www.youtube.com/watch?v=TujifzRVETA
En hommage à son rôle dans les deux films, le nouveau Hulk inclut un petit caméo de cet acteur qui marqué bien des enfances avec ses grognements et son jean déchiré que Levi's devait le sponsoriser sinon c'est juste pas possib' (le personnage, entre deux films et une série télé, a la consommation en 501 du Luxembourg).
- Bruce Campbell (EVIL DEAD, 1981) dans les trois SPIDERMAN du même réalisateur :
Bruce Campbell, qui joue Ash, le caissier ultime du magasin Pribas dans la série cultissime de la mort qui tronçonne plus EVIL DEAD, EVIL DEAD 2, EVIL DEAD : ARMY OF DARKNESS, ainsi que le Elvis de BUBBA-HO-TEP dont je reparlerai, a eu droit à trois petits rôles sympathiques, un par Spidey.
Rappelez-vous de cette scène :
http://www.youtube.com/watch?v=PzXk3nfEdMY
Ben c'est aussi cet acteur qui donne son nom à Spiderman :
http://www.youtube.com/watch?v=LVuKoAn9RxQ

Bon, maintenant qu'on a parlé des sympathiques caméos, il est temps de parler du cachetonnage de la pitié. J'ai évoqué Rutger Hauer dans TURBULENCES 3. Il est temps de vous griller les neurones avec HOWLING 2 : YOUR SISTER IS A WEREWOLF (1985) (aussi connu sous le titre de HOWLING 2 : STIRBA - WEREWOLF BITCH, ce qui d'entrée annonce la couleur).

Si le premier film, vaguement regardable, a été réalisé par Joe Dante, il n'en va pas de même des SIX suites que ça a généré. Cette première suite, qui poursuit directement le premier film, a quand même deux grands acteurs au cast, à savoir Sybil Danning et le grand Christopher Lee. Dans le cas de ce dernier, il s'agit d'un des plus maginifiques cachetonnages minables que j'eusse vu, où Lee joue une sorte de curé inquisiteur tueur de loups-garous. Ce qui marque le plus le spectateur, au-delà de son inutilité totale au film, c'est la séquence où il apparaît avec des lunettes funky. Photo :
Ce sens du déguisement pour pénétrer une boîte de "djeuns" est époustouflant !

Mais ce n'est pas tout. Alors je ne parle pas du scénario parce qu'il est totalement absent lui aussi. Ce qu'il faut retenir comme scènes dans le film, c'est tout d'abord la scène de triolisme poilu entre loups-garous, une scène dont on n'aurait pu se passer si on l'avait voulu :
http://www.youtube.com/watch?v=d__WpZwJivY
Werewolf orgy !! Mais rassurez-vous, y'en a quand même une autre dans le film, on est sauvés.

Ensuite, il y a Sybil Danning dans son costume sexy et si pratique. Sybil Danning n'est pas une inconnue, puisqu'elle jouait Gretchen Krupp dans le WEREWOLF WOMEN OF THE SS de Rob Zombie dont j'ai déjà parlé. Elle a en fait atteint le statut de sex-symbol dans les années 80 en jouant dans une pléthore de nanars frôlant (et pas seulement) la sexploitation (AMAZON WOMEN ON THE MOON - 1987) ou dans le nanar d'Alain Delon : THE CONCORDE AIRPORT 79 (1979) où l'on apprend qu'on peut ouvrir les hublots de l'avion, ou faire un looping avec.
Krupp :
Ici, elle joue Stirba the werewolf bitch, la reine des loups garous de ce monumental nanar :
Notez le coté pratique du costard en plastique dur. Si. Mes yeux saignent, moshé. En tout cas, on sait le genre de rôle de Sybil, mais pas encore pourquoi elle est là. Bon, y'a bien deux pov' scènes d'orgies qu'on retrouverait sans peur dans un Rocky Horror un peu chaud. Alors pourquoi ? Y'a bien ce plan, où elle dévoile sa poitrine, mais bon...
Ben en fait, si.
Ce plan où elle dévoile sa poitrine, comment dire ? A la fin du film, la prod a fait un montage de tous les meilleurs moments du film. Ben vous aurez droit à exactement 16 fois ce plan, sur le rythme de la musique. On sait pourquoi on est venus, au moins. Bon, elle les as jolis, mais 16 fois : on n'est pas viendus pour rien ! La preuve en images :
http://www.youtube.com/watch?v=8iwXz6Kk9Yc
Faut bien dire que ça et Christopher Lee, ce sont les deux arguments (pardon : les trois) pour voir ce film. Puisqu'on reparle de Lee, je ne peux m'empêcher d'évoquer le fait que la première fois où il joua à nouveau pour Joe Dante, il s'excusa pour avoir joué dans ce nanar. Si.

Stay tuned : la prochaine fois on parle de David Carradine et Sylvester Stallone dans le grand DEATH RACE 2000 (1975), rien ne vous sera épargné.