mardi 13 mai 2008

Galaxinanar

(note, cette fiche est faite par un guest, Toucan)


Galaxina ! Le nanar satirique qui mélange Star Trek, Star Wars, Easy Rider, 2001, La planète des singes, Galactica, Alien !

Galaxina, le film où L'étoile bleue de quartz (Hoooo Haaaa!) porte le pouvoir des étoiles et ne doit pas tomber entre les mains du maléfique Ordric! L'équipage du vaisseau Infinity, principalement piloté par Galaxina, un robot au physique de playmate et dont le principal défaut est d'envoyer des décharges à toute personne qui la touche, est envoyé en voyage interstellaire après sommeil cryogénique (pour raccourcir le voyage) jusqu'à une planète sauvage où une horde de bikers adorateurs de Harley Davidson (Harley ! David ! Son ! Vroum ! Vroum !) fera parler d'elle (voir plus bas)


Ordric le Mordric, en majesté.

Le voyage ne va pas se dérouler comme prévu : Galaxina, embrassée par le sergent Thor (qui a donc bravé l'électrocution) devient peu à peu humaine - elle parle, elle se réchauffe ; le capitaine Butt est fécondé pendant son sommeil par un alien et accouche d'un petit, très affectueux.


Le petit

Sur la planète, l'affrontement avec Ordric sera terrible car il faut retrouver L'étoile bleue de quartz (Hoooo Haaaa!) même si à chaque fois que son nom est prononcé un choeur céleste surprend tout le monde. Galaxina s'en charge mais est enlevée par le gang de bikers (voir plus haut). Evidemment l'Etoile bleue de quartz (Hoooo Haaaa!) est ramenée puis perdue mais le Sergent Thor et Galaxina fileront le parfait amour grâce à une prothèse vaginale.


Un jeu d'actrice resté célèbre

Source : Galaxina, le site

jeudi 8 mai 2008

Kneel before Ed-Wood, son of Na-Nar

Avant d'évoquer l'excellent Megavixens (Up!) de Russ Meyer et ses bimbos überpoitrinées, je me dois quand même d'évoquer l'idole devant laquelle chacun doit se prosterner. Il est dit que dans certaines salles de quartier, les femmes amatrices de nanar se frottent le sexe avec sa photo pour retrouver la fertilité alors que les hommes portent son icône dans le slob pour trouver force et vigueur.
Il s'agit bien sûr du maître, c'est à dire Ed Wood Jr. Il n'est rien à dire de plus que dans le film de Tim Burton dédié à ce qu'on ne pourrait désigner autrement que par le titre d'antiréalisateur, déclaré pire réalisateur de tous les temps quelque temps après son décès dans la misère et l'opprobre, sa carrière de nanars s'étant poursuivie dans le cryptoérotique de mauvaise qualité.
Ici nous ne retiendrons que son chef d'oeuvre, PLAN 9 FROM OUTER SPACE (1959) originellement titré Grave Robbers From Outer Space mais un différent avec ses fournisseurs de cash demandera qu'on change le nom. Les patriarches de l'église baptiste de L.A. n'étant pas fan des pillages de tombes. En effet, ceux-ci voulaient faire 12 films sur les apôtres, mais n'avaient les moyens que pour un film. Ed les as convaincus de faire un film de SF d'abord, histoire de faire assez de flouze pour payer les suivants.
De Ed Wood, on prendra quand même le temps de voir GLENN OR GLENDA (1953) à l'occasion, histoire de voir un nanar étrange cryptotobiographique.
Ed Wood est un spécialiste du stock shot (c'est à dire des images d'archives réutilisées) et n'hésite surtout pas à réutiliser de nombreuses fois le même stockshot. Dans Plan 9 on admirera la réutilisation 6 ou 7 fois du même plan d'archives, c'est dire.
Le scénario est assez lamentable, mais pas tant que ça, c'est en fait la réalisation, les dialogues, enfin... Tout sauf l'idée de départ, qui craint. Le truc, c'est que des extra terrestres (au nombre de 3, en fait, si on compte ceux qu'on voit) ont décidé d'envahir la terre et utilisent le Plan 9 : relever les morts et leur faire tuer les vivants.
http://www.youtube.com/watch?v=6-kCC8WUKYk
Sauf qu'on ne verra pas grand chose, à part un Bela Lugosi sortant de chez lui dans un stock shot tourné peu avant sa mort (c'était un ami d'Ed), remplacé par un acteur ne ressemblant à rien à Bela et donc passant son temps avec sa cape devant le visage ; un Tor Johnson (catcheur immense mais dénué de talent sinon de bonne volonté) sortant d'une tombe au grand dam de deux flics minables qui renversent sans le faire exprès les croix en carton du décor; et une nana gotho-éthérée qui rode (la célèbre Vampira, morte cette année). Edit : j'ai oublié de signaler l'extra-terrestre en chef, joué par un ami gay de Ed, et dont le personnage s'appelle... Eros.
http://www.youtube.com/watch?v=2WvLdqSPCuU
Pour le combat contre les morts, vous n'aurez droit qu'à des stock shots de canons qui tirent et deux crétins militaires qui regardent les opérations à la jumelle et commentent.
On notera les dialogues particulièrement ridicules, le fait que dans l'outre espace les soucoupes volantes subissent les effets du vent, la danse du similiBela Lugosi (joué par le chiropracteur d'Ed), Tor Johnson incapable de sortir seul de sa tombe, et la totalité d'un nanar avec une bande son faite à l'aide du traditionnel Theremin.
Le film entier est dans le domaine public, enjoy.
http://video.google.com/videoplay?docid=-7038656109656489183

Profitez-en pour voir le film Ed Wood de Tim Burton, qui rend se réalisateur sympathique et émouvant au sens "clown triste" du terme.

mercredi 7 mai 2008

Nainars ou nanainrs ?

Allez, il faut bien passer par les petites merveilles du mondes nanaresques, aussi me permets-je de vous proposer deux chefs d'oeuvres dotés de nains, et je vais peut être pousser le vice jusqu'à trois. Vous y trouverez des cowboys, des espions, des nazis et du karaté, puisque je vais vous offrir un nanar de chaque genre : espionnage/action, kung-fu, western. Que demande le peuple ?

FOR Y'UR HEIGHT ONLY (1981)
Dans les années 70-80 ont été tournés quantités de James Bond-like afin d'exploiter le filon du champagne, des bonnasses et des walther pépé casse à gadgets (pas forcément vibrants). On est même allé débaucher le petit frêre de Sean Connery pour tourner le lamentable OPERATION KID BROTHER (1967 a.k.a. OK CONNERY) ( http://www.imdb.com/title/tt0062078/ même pas honte).
Mais le sommet de la james bonderie nanaresque a atteint les 83 centimètres dans For Y'ur Height Only.
Weng weng est un karatéka philippin de 83cm (morts d'une indigestion de crabe frelaté en 92) qui tourna dans quelques nanars de grande envergure. Dans For y'ur heght only et ses suites il joue l'agent 00, un james bond nain qui fait des cascades, de l'espionnage et culbute la bonnasse, le tout dans une ambiance bon enfant finalement bien marrante.
http://www.youtube.com/watch?v=YsL4-19ELcc
Avouez que ça pète, non ?
Mais il ne faut pas oublier que c'est un James Bond, et dans un JB, y'a des gadgets :
http://www.youtube.com/watch?v=5XS-9aj461o
Evidemment, l'Agent 00 fini par se confronter avec sa némesis, le *grand* méchant, dans la pièce la plus secrète de son bunker, à savoir un nain plus grand que lui dans ... la cuisine.
Weng-weng tournera quelques autres films avant sa mort survenue trop vite, mais celui-ci (et son western DE BEST IN DA WEST (1984) ) sont vraiment sympa, complètement déjantés et finalement assez parodiques pour ne pas qu'on s'y ennuie. Quand c'est volontairement parodique, ce n'est plus vraiment nanaresque, mais qui sommes-nous pour faire la fine bouche ?

TERROR OF TINY TOWN (1939)
Quitte à parler de western avec des nains, abandonnons Weng Weng et les Philippines pour une odyssée dans le Hollywood de serie C, D, E, F voire ZZZ avec Terror of Tiny Town, un western où vous pouvez admirer des cow-boys nains courir la prairie en poney, ça ne s'invente pas. (Attention : il existe un machin appelé Terror in Tiny Town beaucoup plus récent. Exigez la marque ! ).
On admirera le bon goût de la tagline : little guys with big guns. Quand on sait qu'un flingue, en argot américain, peut s'appeler "shooting leg", les possibilités sont infinies.
Sorti du fait que ce soit un western de nains et qu'on peut rigoler à peu de frais, que reste-t-il ? He bien un western ma foi somme toute standard et plutôt sympathique où un cowboy essaie de protéger un ranch contre des bandits locaux.

Le héros ne se sers pas de judo, et c'est bien dommage, car ça me ferait la transition avec
http://www.youtube.com/watch?v=XNV7hKVu-Xg

KARATE OLYMPIA (a.k.a. Killed or be killed, a.k.a. Combat Final) (1980)
Note : de nombreux films portent le titre killed or be killed. Exigez la marque !)
Vendu comme le meilleur film de karaté de hollywood, le film a en fait été tourné en Afrique du Sud, en l'absence de toute star de Hollywood. Il y aura une suite, KILL AND KILL AGAIN (1981), que je n'ai pas eu le plaisir de voir.

Quelle est l'histoire ? Elle est simple. Une fois le générique, projeté sur le torse du héros, passé, on découvre des karatéka en train de s'entraîner. A chaque mouvement, un "ous !" énergique accompagne le geste. Ous !
En fait, ils sont entraînés par un ancien nazi afin de gagner un futur tournoi de karaté pour vaincre son ennemi de toujours, un japonais qui avait triché lors d'un tournoi devant Hitler (faudra que je reparle de la série des VIXENS, tiens).
Notre héros (James Ryan, une sorte de Cuneyt Arkin en moins bien) fait partie de ces gonzes qui s'entraînent sous le soleil de plomb. Il est amoureux d'une gonzesse karatéka qui ne restera pas. Elle décide de se casser, mais comme notre héros veut la suivre, le nazi de service ne laissera pas faire. Le héros réussira cependant à s'évader et combattra dans l'équipe du japonais dans le but de faire évader sa gonzesse. Bien sûr, on aura droit au tournoi à mort où les gens ne meurent jamais, et aux pressions faites sur la fille quand elle finira enfin par s'évader (c'est pas clair ? C'est normal).
Il faut admirer dans ce film le nain judoka ex-clown qui va recruter les karatékas pour monter l'équipe (et que j'ai trouvé finalement assez émouvant, si si) mais surtout la grande scène où un karatéka, véner de chez vert, décide de casser l'intégralité des meubles d'une pièce pour faire peur à la susdite gonzesse. Avant de partir, le public s'aperçoit qu'il a oublié de péter la télé. Qu'à cela ne tienne, un kawatomegagiri en fera du jus.

(merci nanarland)
A part ça, que dire à part que c'est un film de kung-fu avec un nain et un nazi ? Rien. Je crois qu'il ne faut rien dire.

La prochaine fois : du nichon et du nazi, Russ Meyer et son film UP! (en français MEGAVIXENS - 1976)
OUS !

mardi 6 mai 2008

Par-delà le mur du nanar

C'est comme dans tout concours de quéquettes, il en faut un qui aie la plus grosse. Dans le nanar, il y a aussi un Graal, un ultime, un qui est finalement déjà au-delà. "Et quand les bornes sont dépassées, il n'y a plus de limites" (citation de M. Agénor Fenouillard, cité par Lacan et Pompidou, c'est dire). Bref, ze ultimète nanar of doume.
La Turquie est un pays merveilleux et, en 1979, la notion de copyright n'y semblait pas, visiblement, essentielle. De nombreux nanars furent produits à la chaîne, dont pas mal de films repompés directement de séries et films super connus outre-Bosphore, comme Star Trek, par exemple. Faits avec des bouts de ficelles, du papier mâché et des effets peintrulurés directement sur la bande, ces films sont souvent un agréable moment pour le buveur de lie cinématographique.
Mais DÜNYAYI KURTARAN ADAN (1979, en turc, "L'homme qui va sauver le monde") est lui-même au-dessus de ces considérations. A vrai dire, les mots viennent à manquer pour ce chef d'oeuvre de la bisserie la plus exceptionnelle.
Déjà, l'acteur principal est bien connu de nos services. Cuneyt Arkin est un type qui a un nombre incalculable de nanars au compteur. Artiste martial doté d'un répertoire de grimaces impressionnant (voir affiche), il s'est attiré la sympathie de nombre de spectateurs ainsi qu'un ego de la taille de la soucoupe volante aperçue dans le film (dans un documentaire en bonus sur le DVD -car oui, j'ai le DVD de cette merveille- il raconte qu'il a été approché pour incarner James Bond, si si).

vs.

(merci nanarland)
Bon, que vous le voyiez en sous-titré ou pas, sachez que vous ne comprendrez pas plus ce qui se passe.
En quoi est-il si exceptionnel ? Parce qu'il cumule tout. Les combats spatiaux du début sont fait comme suit : prenez un acteur et demandez-lui un air sérieux. Collez-lui un casque de mobylette sur la tête et des gros écouteurs Sony. Diffusez des images de combats spatiaux de Star Wars derrièr-lui. Vous y êtes presque. Ajoutez des scènes de combat spatial, insérées à l'endroit ou à l'envers, pour le combat vu de l'extérieur. Ajoutez des stock-shots de fusées Soyouz au décollage et de pyramides. Ayé. Zyètes. Démonstration : http://www.youtube.com/watch?v=js6NqlAc29I
Ceci est la totalité de la scène d'intro qualité DVD (oui, ils ont filmé le film sur un écran avec un camescope pour le DVD).
Mais ce serait oublier que chaque fois que l'acteur principal arrive on a droit au générique d'Indiana Jones. Particulièrement la scène d'entraînement inexpliquée (et inexplicable) qui cumule petits bonds ridicules de caillou en caillou et pompes avec un rocher. Démonstration : http://www.youtube.com/watch?v=cufQD5Y31ZA
Sans oublier les plans de coupe avec des monstres qu'on ne voit jamais par la suite, l'épée géante de combat en carton, les robots dans le désert, etc. Je ne résiste pas à vous parler de l'effet spécial de fin : le méchant se fait couper en deux par le héros. Pour l'effet spécial, qu'ont-ils fait ? Ils ont masqué la moitié de l'objectif de la caméra. Si.
J'ai oublié de vous parler de l'histoire. Rapidement : une race extra-terrestre veut attaquer la galaxie, mais en créant un réseau de cerveaux -cherchez pas-, l'humanité arrive à se protéger et envoie son meilleur élément casser la gueule au méchant. D'autres interprétations disent que c'est les cerveaux qui attaquent. En fait, c'est un peu flou dans mon souvenir. Faudrait que je le revoie avec des sous titres...
Malheureusement, les mythes s'effondrent souvent quand on leur donne une suite. C'est ici le cas avec DÜNYAYI KURTARAN ADAM'IN OGLÜ, réalisé en 2006 mais, malheureusement, avec des moyens.
(Cuneyt Arkin me fait ici vaguement penser à Adama dans BattleStar Galactica)
La bande annonce du 2 :
http://www.youtube.com/watch?v=c3wgcvItHEw

La prochaine fois sur vos écrans, une double séance spéciale Nainars (nanars avec des nains. Si).

dimanche 4 mai 2008

La trilogie Ilsa compte en fait quatre nanars

Dans le cinéma d'exploitation (entre la fin des 50 et le milieu des 80, principalement), il y a eu plusieurs courants. Tout le monde connaît les diverses incarnation du Giallo (des films d'horreur érotico-sanguinolents, mais aussi les films de cannibales - au moins 70 films-, et autres draculeries). Tout le monde a entendu parler de Blaxploitation, mais au de là de Shaft, combien de nullités crasses ?
Il existe aussi la Sexploitation, dont finalement le Rocky Horror Show peut faire partie. Ce genre, au delà des "Dernier tango à Hambourg" et de l'excellente série des Vixen de Russ Meyer (je recommande Ultravixen où Hitler se fait bouffer par un poisson) qu'il a pu produire, propose aussi des sous-genre. On y compte la naziploitation, la nunploitation, et les films de prisons de femme. Oeuvre phare de la naziplotation, marquée par le charisme et les attributs de son actrice principale, Ilsa She Wolf of the SS peut être considéré comme une réussite commerciale, seul objectif des films d'exploitation.
Dans un camp nazi dont les prisonniers, bien nourris, sont surtout des femmes, Ilsa commande, torture, viole et exploite. Ca a l'air rigolo a priori, mais, honnêtement, 90 minutes c'est trèèèès long. Surtout que le films est vraiment mauvais, en fait : les scènes "érotiques" ne le sont pas, les scènes violentes sont naz(i)es, les acteurs médiocres, le scénario absent. Et pourtant il se dégage un je-ne-sais-quoi de sulfureux qui génère le mythe autour de ce film.
Mention spéciale au grand plan d'évasion : Ilsa est déçue quand les hommes éjaculent et les fait castrer. Un prisonnier US qui peut se retenir utilisera cela pour s'évader. La classe.
De ces films, en fait. Car au delà de Ilsa She Wolf of the SS, il existe deux suites et un spin-off : Ilsa Harem Keeper Of The oil Sheiks, Ilsa The Tigress Of Siberia, Greta The Mad Butcher (qui devait être la troisième suite sous le nom Ilsa The Wicked Warden) et Rob Zombie lui a tourné un hommage dans le projet Grindhouse de Tarantino et Rodriquez : Werewolf Women of the SS
Ilsa la tigresse de sibérie (le 3, donc) : http://www.youtube.com/watch?v=5UlSRa2CJYI
Greta (le vrai faux 4) : http://www.youtube.com/watch?v=cW395BLqODI
Werewolf Women of the SS : http://www.youtube.com/watch?v=7ivzBS4HbiE

On notera aussi avec un petit regret l'existence d'une affiche "Ilsa She-Wolf of the SS vs. Bruce Lee", mais lefilm n'existe pas.
EDIT : c'est désormais faux. Le film a été retrouvé. Il s'agit de ILSA MEETS BRUCE LEE IN THE DEVIL'S TRIANGLE (1976), avec l'actrice habituelle et Bruce Li, un honorable représentant de la Bruceploitation, avec Bruce Le (et éventuellement Bruce Lalelilolu).

samedi 3 mai 2008

Le situationnisme à coup de nanars

Dans les années 70 exista le mouvement situationniste, dont Debord sera celui qui marque le plus les ados et l'un des chefs de file. Entre le communisme de conseil, le libertinage etc, ces gens ont proposé plein de choses nouvelles ou de leur temps. A la veille de Mai 68, le situationnisme est le courant le plus extrême qui le traverse.
En l'occurence, l'important ici est René Vienet. Critique du Maoïsme, expulsé de Chine en 66 pour cette raison, il souhaite dénoncer la dictature chinoise, et ça tombe bien puisque c'est d'actualité semble-t-il. Et à la veille du 40è anniversaire de Mai 68, ça l'est deux fois plus. L'un de ses premiers moyens de contestation fut de récupérer un film de Kung Fu (Crush, 1972) et d'en refaire tout le doublage d'un point de vue situationniste.
LA DIALECTIQUE PEUT ELLE CASSER DES BRIQUES ? (1973) prouve que les situationnistes ont un certain sens de l'humour. Si vous désirez voir des artistes martiaux casser des tuiles avec leur tête avant de s'interroger sur la pertinence de la lutte des classes, ce film est pour vous. Rien de tel que de voir un fils féliciter son père d'avoir cassé la gueule de ce sale bourgeois capitaliste bouffeur de prolétaires à coup de katawakanogiri.
Le film en entier ici : http://www.ubu.com/film/vienet_dialectics.html
PS : il semble que le site ci-dessus propose aussi l'intégralité des films de Guy Debord en téléchargement, profitez-en.

vendredi 2 mai 2008

Du nanar nucléaire dur


Je tiens à commencer par un grand méconnu.
Le producteur de ce film ne se déplace qu'en train blindé, avec salle de cinéma perso et tout. Il porte des talonettes pour se grandir. Il a parfois des accès de colère et menace. Il s'agit de Kim Jong-Il, dictateur de la Corée du Nord.
Quand son papa était encore au pouvoir, Jong-Il aimait bien les films japonais de "Kaiju", c'est à dire de gros monstres, comme Gojira, Mothra, Gamera et leurs ennemis (Mechagojira, Biollante, etc). Un kaiju US, c'est King Kong.

En récupérant un réalisateur sud coréen dans ses geoles et en faisant venir des spécialistes des effets dans son pays, notre cher leader put produire un film, PULGASARI (1985).
Le film raconte l'histoire d'une famille qui vit sous un dictateur qui interdit de posséder des objets en fer à son peuple, de peur que ceux-ci ne forgent des armes et se révoltent. Une famille récolte un petit monstre qui mange le métal et grossit, grossit, grossit et finit par descendre le vil tyran.
Les conseillers de Notre Cher Leader ont décidé bizarrement qu'il n'était pas bon que le peuple voie un tel film et l'interdirent. La bonne nouvelle c'est que l'équipe de tournage ainsi qu'une copie du film ont pu s'enfuir en Corée du Sud. L'histoire finit donc bien.
Dont voici l'adresse du film entier, ultra hyper rare en support physique, en VOSTA : http://video.google.com/videoplay?docid=-4299325314122049461
Enjoy.