dimanche 8 mars 2009

Back From Nanar : la nuit excentrique 5

La 5è Nuit Excentrique s'achève à peine et comme d'habitude on en ressors régalé. Les pupilles en feu de plus de dix heures de vidéo, les côtes douloureuses d'avoir autant ri et le cerveau qui commence à dégouliner par les oreilles car face à tant de nanardise le cérébrum se révulse d'horreur, se réfugiant dans le doux abri d'une sourde folie.

Je ne parlerai pas des extraits, bandes annonces ou autres cuts de l'Enfer, mais ils valaient largement le déplacement (et représentent la moitié de la programmation, ou presque). Sachez seulement que y'a proprement des trucs hallucinant et je ne peux m'empêcher de citer Bat Pussy, qui n'est pas un film érotique, mais un film avec un pinpin en costume de Batman qui se balade au bord d'une autoroute assis sur sa "bat-boule boing boing" (ou "hoppity hop" en anglais). Comme dit l'un des cavaliers de l'Apocalypse, venez et voyez parce que c'est indescriptible.

Passons aux flims qui sont pas des flims sur le cyclimse.

La soirée s'ets ouverte sur The Bride And The Beast (1958) dont l'affiche précise que les spectateurs déçus ne seront certainement pas remboursés. On comprend en voyant cette miraculeuse copie doublée en français en 1974 par une firme wallonne (non, y'a pas d'accent). Réalisé par un illustre inconnu qui n'a rien fait d'autre de notable, mais surtout basé sur un scénario de Ed Wood Jr, le messie de la nanardise, l'Elvis du médiocre rigolo, le 2Pac de la soucoupe volante en plastaga.
De notable dans ce film, on remarquera surtout le coté Ikea. Ca meuble dans tous les sens : des dialogues interminables et dénué du moindre sens, des stockshots par millions (la patte Ed Wood), ce film est admirable de médiocrité marrante. L'histoire, c'est que deux jeunes mariés vont passer leur nuit de noces dans le manoir du jeune marié. Ce dernier capture des animaux vivants dans la jongle (si si) pour les revendre, supposément à des zoos. Il a d'ailleurs un gorille dans sa bat-cave. Les jeunes mariés évoquent l'idée d'avoir douze enfants, vont voir le gorille dans la cage, superbement mal joué par un acteur en costume, puis vont se coucher dans des lits séparés. Pour les kids, c'est mort, les mecs ! La visite au gorille a troublé la jeune fille, qui se prète à des non-attouchements sulfureux avec le gorille qui s'est évadé de sa cage... euh... sans rien faire de spécial. Il devait manquer de motivation avant. Voyant que le gorille est allé plus loin que lui dans le tripotage de sa femme, le jeune marié sort un flingue de sa table de nuit et le bute.
Les jeunes mariés, dans leur lit séparés, ont alors une conversation inane et la nuit se passe. Le lendemain, le serviteur noir, Taro, propose le 'tit déj' dans un accent qu'on n'oserait plus aujourd'hui. Précisons que vu le racisme de l'époque (58), ou le plus probable manque de moyens, Taro est joué par un type enduit de cirage noir et ce de manière inégale : il en a plus sur la tronche que sur les bras.
Inquiet que sa femme aie envie de se taper des gorilles mais sans comprendre qu'il pourrait aussi faire son devoir conjugal, le mari appelle un psy parce que forcément, c'est la faute de sa gonzesse (la 5è Nuit Excentrique est une spéciale "Journée de la Femme"). Sous hypnose on apprend, après moult stockshots d'animaux de la savane, qu'elle était gorille dans une vie antérieure. Puis elle s'allume une clope.
Ni une ni deux, notre jeune chasseur emmène sa femme et son fidèle Taro dans la jongle egyptienne (c'est suggéré). A partir de là, il ne se passe passe pas grand chose pendant longtemps. On a des stockshots, le jeune marié préfère ne pas toucher sa femme, elle a envie de se taper du gorille. Y'a des tigres, des gens meurent, dont un vil prolétaire qui coupe du bois à la faucille, ce film est un vrai plaidoyer pour l'Amérique, à faire pâlir Chuck Norris. La serviteuse locale jouée par une indienne d'amérique doublée par une voix masculine meurt, elle aussi, dans l'inintérêt total du public.
La jeune fille trouve des gorilles. Elle exulte : elle va enfin se faire sauter pense t on. Mais non ! Le héros arrive à temps et lui allonge une avoine pour lui faire reprendre ses sens (quand je dis que c'est "spécial Journée de la Femme"). Il échoue et rentre seul, le fusil sous l'bras, à la maison. Taro a, pendant tout ce temps, survécu à une course contre une panthère et une nage contre un alligator. Il est trop fort. Le cirage a tenu dans l'eau.
La bande se conclue sur le mari qui discute avec le psy, mais rassurez-vous : comme l'intégralité du reste du flim, aucune information ne ressort. Ouf. Etant donné la rareté de la bande (elle a été prêtée par un collectionneur privé pour la soirée), aucun extrait vidéo n'est dispo. Par contre c'est adapté d'un roman que je ne souhaite pas lire, c'est dit. On dira que c'était un genre de Gorille dans la brume (1989) à la Ed Wood Jr. D'ailleurs ça se voit, on y parle d'angora. Adrian Weisse, le réal', fera pas grand chose d'autre. Ouaip...

Après quelques bandes annonces et extraits délirants, la soirée s'est poursuivie par Dracula, Vampire Sexuel (ou Guess What Happened To Count Dracula ? de Laurence Merrick, 1970). Attention, il est à noter que la version européenne du film n'est pas la même que la version originale américaine. Non. La version européenne (ici une copie Suisse aimablement prêtée) comporte tout un tas d'inserts de séquences érotiques. Les acteurs sont pourtant bien les mêmes que ceux du film, ce qui, d'après nanarland, implique que ça a été conçu pour faire deux montages, un avec et un sans cul (la version américaine qu'on trouve en import DVD US).
Les acteurs de ce film sont magnifiques : Dracula ressemble à Pujadas mais qui clignerait jamais des yeux et aurait des canines en plastoc. On dirait un lapin pris dans les phares d'une bagnole sur une autoroute. Il est totalement dénué d'un quelconque charisme, c'en est impressionnant. Pendant ce temps, l'héroïne qui passe son temps à voir et lire des horreurs, mordue par un vampire, avec des amis qui viennent partouzer chez elle par surprise, passe l'intégralité du film à ne pas s'inquiéter, stoïque. Son mec est une endive et échouera d'ailleurs à la sauver. Y'a des danses disco de nanas à poil bodypaintées. On pressent que l'ex de Dracula va se venger, mais le film l'oublie complètement passé le premier quart d'heure. Reste les séquences mythiques du film :
- le combat des preneurs de têtes entre Dracula et un autre vampire : ils se tournent autour en faisant des grimaces et les gros yeux, jusqu'à ce que l'un des deux disparaisse. Dracula est super plus fort que tout le monde quand il s'agit de faire les gros yeux.
- la scène du saut au dessus du tigre. Le type voit un tigre domestique, flippe. Au moment de s'enfuir, il fonce vers le tigre, saute par dessus comme une vulgaire haie, et se taille.
Attention n'oubliez pas que la Macoumba peut réveiller les vampires, vous êtes prévenus.
On trouve tout le film US sur Youtube, mais pas d'extraits spécifiques et c'est dommage...
Dans cet extrait, on peut voir que les inserts qui sont restés ne sont pas les mêmes que la version européenne. J'oubliais certains dialogues bien machistes qui confirment mon impression "journée de la femme" de cette soirée.

Après quelques poilades, voilà la suite, à savoir Yor, le chasseur du futur (Il Mundo de Yor, 1983) d'Antonio Margheriti. On remarquera l'affiche de Druillet, elle aussi pas top. On suit les aventures d'un Rahan bodybuildé à la préhistoire. Préhistoire qui inclut des dinosaures à l'époque humaine, mais ça permet de mettre de chouettes marionettes et peluches dont le public pourra se gausser. Je dois avouer avoir pas mal dormi pendant le film, et j'ai donc raté le passage où le héros utilise une carcasse de ptérodactyle comme deltaplane, c'est dommage. Tiens, j'en profite pour signaler que les acteurs sont bien nus sous leur pagne : on a droit à de minables contre plongées pour éveiller le spectateur, aidées par des petits coups de vent opportuns, permettant une multitude de plan-fesses, masculins comme féminins.
Bref, après plein d'aventures inintéressantes contre des guerriers poilus pendant lesquelles j'ai dormi, le héros prend un bateau et se retrouve sur l'île d'où son peuple provient car en fait il vient d'un futur où le transistor à lampes est l'apogée technologique. Accompagné d'une bonnasse de service et d'un vieux pervers, notre héros va aller visiter la société du futur, fait de types gominés habillés de combinaisons en papier, d'un méchant appelé Overlord qui cabotine de manière hallucinante et de droïdes qui, de dos, font penser à Darth Vader. Vu que l'Overlord est calibré sur Palpatine, ça tombe bien. La séquence sur l'île est proprement nanaresque en diable et à ne pas manquer.
La scène du deltaplane.
La scène où le vieux fait du trapèze pour sauver le héros.

La soirée s'est terminée sur Ninja In The USA (1985) avant les bandes annonces X des années 70, genre "les pétroleuses du sexe" ou "toutes des vicelardes".
Là aussi, j'ai dormi au milieu, faut dire qu'à 4h du mat', ça devient plus tendu. En tout cas, les parties que j'ai vues se dotaient d'un scénario absent et de bastons qui n'en finissent pas. Ce que je retiens, c'est la looooooooongue scène où le héros a un flashback de son entraînement de ninja. Son vieux maître débite des banalités Ikea sur les ninja pendant que l'élève bastonne des types en noir qui s'avèrent être des mannequins. Pendant 10 minutes. Y'a aussi la technique dite de "je tue mes adversaires avec des feuilles mortes", celle de "j'ai toujours une colombe planquée dans mon costard et, surtout, surtout, l'indispensable micro trampoline ninja.
L'intro du flim, avec le dit trampoline
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On a un caméraman fan de Eaux Sauvages, qui fait ici des contre-parking.

Merci aux organisateurs, à la cinémathèque et à nanarland : à l'année prochaine !

jeudi 26 février 2009

Nanar sauvage

Attention, le flim de ce soir est probablement sponsorisé par une chaîne spécialisée dans l'ameublement.

Hier il m'a été donné de voir Eaux Sauvages (SAVAGE WATER 1979). Parmi les Choses Que L'Homme N'Est Pas Censé Mater Au Cinéma, ce film se place en belle position. Que dire qui n'aie pas déjà été écrit sur ce magnifique Deliverance (regarder bien la magnifique affiche, à gauche) version nanar ? C'est au-delà des mots. Déjà, au niveau de la réalisation, il faut avouer que le caméraman frôle le génie. Tout au long du métrage, une fois les personnages ayant quitté le confort de la civilisation, le dit caméraman va nous faire découvrir la beauté filmique du contre jour. L'image est dégueulasse et toute noire, on distingue à peine les éléments, mais il ne va pas s'arrêter là, ho non ! Il invente ensuite le contre nuit ! Et là ça devient de l'art : réussir à obtenir un effet de contre jour quand on filme une fausse nuit à l'aide d'un filtre bleu perrave. A la fin, décidant de ne pas s'arrêter là, il produit un "contre tribunal", ou comment filmer l'intérieur d'un tribunal aux murs noirs en contre jour. Si. Passons sur le flare qui a dû couter une pellicule entière vu que tourner la caméra face au soleil pardonne rarement.

Je garde l'histoire pour la fin, j'aborde maintenant l'exceptionnelle bande son. Le film débute sur une chanson faisant pauvre copie de Johnny Cash. D'ailleurs, dans le générique, on signale bien que la chanson a été composée spécialement par le film. D'ailleurs, tout le budget "son" y est passé. Ce qui signifie que le reste du film est dénué totalement de bruitages. A une exception près : à un moment on entend le bruit de l'eau, profitez-en ça dure pas. Ce qui fait qu'au moment où on entend l'eau, pour un film de descente de rivière, c'est un moment de féérie exceptionnel. Pour les musiques d'ambiance, ils ont récupéré des bouts de-ci, de-là provenant d'autre films, dans une durée n'excédant pas celle requerrant de payer des droits. Du moins, j'explique comme ça le fait que les musiques s'arrêtent n'importe quand, avec un blanc, en plein milieu d'une course poursuite ou autre. Les musiques sont vraiment de toutes provenances, puisqu'on a même parfois l'impression qu'ils ont retrouvé un vieux best-of de blaxploitation. Mais le pire, c'est le doublage. Carrément. Au début, j'ai cru que le traducteur adaptateur avait reçu les images sans le son et qu'il avait créé comme il avait pu les dialogues manquants, mais ce n'est pas le cas : la traduction littérale de l'anglais pour certaines formules ("Oh cher !" pour "O, dear!") permettent d'être sûr que le traducteur n'est pas responsable des lamentables dialogues, leçons de vie et autres remarques pitoyables qui émaillent ce film et servent à meubler finement la totalité de toutes les conversations (d'où le sponsor plus haut dans ce message). Par contre, l'adaptateur, lui, a déconné : la synchronisation est mauvaise à un point peu dicible. Les personnages ont parfois leurs lèvres qui bougent plusieurs secondes après que la voix aie cessé. De toutes façons, ça correspond pas au mouvement des lèvres. Heureusement que le caméraman et ses contre-jours sauvent l'affaire en masquant cela, et le reste de l'image avec. Ensuite, la traduction trop courte des textes fait que les doubleurs ont parfois rien à dire, ralentissant le débit avec des pauses en plein milieux des mots comme des acteurs séniles atteints de trous de mémoire : "Je pen...se que ... franchement... on devrait... conti ... nuer."

Un extrait ?

Et n'oublions pas les accents : les allemands avec un accent "kolossale finesse", l'arabe avec un accent comme on n'en fait plus depuis les années 50. Lamentable.
J'allais oublier : quand des gens sont sur des rafts dans des "rapides", ils font tous "youuuuu ! Youuuuu ! Supeeer ! Youuuu !" même quand un assassin se cache parmi eux.

Un autre ?

L'histoire, c'est des gens qui partent descendre une rivière en rafting lors d'un voyage organisé. Parmi la foule des touristes, on a un gros nerd, une pétasse, un arabe forcément détenteur de puits de pétroles, deux allemands forcément alcooliques, un gamin forcément insupportable, le hippie qui cause karma, etc. Les accompagnateurs nous fournissent l'aventurier maître de lui, le redneck dégoûtant... tout les clichés y passent, il n'en manque pas un.

Vous vous faites du mal, là...

Ils descendent leur rivière, qui ressemble à un lac dégueu au fond d'une carrière de calcaire, accompagné de stock shots. La plupart des passages nous permettent de recevoir des leçons de vie absurdes sur la mort, l'apocalypse prochain, le mariage, les stock options, comment draguer les femmes, comment rouler un palot, comment faire caca. Essentiel. Au bout d'une heure, quand le spectateur commence à trouver le temps long, y'a un gonze qui meurt. Une femme le découvre et se met à hurler. heureusement, une de ses amies vient la réconforter : "Que ça ne gâche pas tes vacances, surtout !". Un peu d'affolement, mais rien de grave, on se remet à niquer dans les fourrés la nuit et à faire "Youuu ! Youuu !" sur les rapides. Il y a ensuite d'autres morts ou blessés, dont le gamin qui se fait mordre par un crotale dans son sac de couchage. Note au dialoguiste : quand un gamin se fait mordre par un crotale, il gueule "Aaaaaaaaaaah" ou "Ouiiiiinnnnnnn" ou "Bordel de merde" suivant sa catégorie d'âge, mais pas "Je me suis fait mordre par un crotale que quelqu'un a mis dans mon sac de couchage". Le spectateur a suivi le peu qu'il y a à suivre, merci. On notera que la règle du pistolet de Tchekhov a été respectée : à un moment, l'aventurier nous explique tout ce qu'il y a à savoir sur la Belladonne, sans aucun rapport avec l'histoire. Tout le monde s'en tape. Il viendrait à personne l'idée de bouffer par hasard une herbe à la con. Sauf à lui. Ben plus tard, y'a quelqu'un qui meurt empoisonné à la Belladonne. Si. Ouf. Tchekov va pouvoir pieuter ce soir.

Non, sans dec, arrêtez.

En parlant de mort, n'oublions pas qu'on peut crever d' "hypodermie" quand on tombe dans l'eau froide, genre en 30 minutes, nous apprend on.

Bref, je disais que des gens meurent, mais que l'on continue à descendre la rivière. A un moment des types essaient de lyncher le psychiatre, qui a des réactions débiles mais qui est forcément coupable, c'est le psychiatre. Hé. Forcément. Il meurt avant la fin dans un accident, mais est condamné par contumace dans un tribunal (avec des plans en contre-tribunal, donc, merci au champion de la caméra). Un épilogue montrera que le héros de l'histoire, c'est lui le meurtrier. Ouuuhhhhh. Vu qu'à ce moment, ça fait déjà 40 minutes que le spectateur rit comme un goret à cause du film, c'est pas bien grave.

Un bien beau flim.

mardi 10 février 2009

5e Nuit Excentrique à la Cinémathèque

La 5e nuit excentrique se déroulera le 7 mars à la cinémathèque. Un rendez-vous à ne pas rater.

Demandez le programme !

Bon flims.

mardi 20 janvier 2009

Le retour des nanars tueurs

Une fois n'est pas coutume, on ne va pas parler ici de nanars au sens "film tellement mauvais qu'il en devient drôle", mais de films comiques inspirés des nanars, dans la lignée de ce que fait la firme Troma. Du sanglant, du rigolo, du décomplexé pour utiliser le vocabulaire politique.

John De Bello a ainsi fait quatre films, qui forme la terrible et inquiétante saga des Tomates Tueuses. En 1978, avec une poignée de potes et des moyens que l'on peut qualifier de minables, notre homme décide de produire et réaliser l'ATTAQUE DES TOMATES TUEUSES (1978), un grand film où les gens sont attaqués par des tomates qui tuent des gens, et dont l'apparence est celle d'une tomate tout ce qui a de plus quelconque. Un indice toutefois : ces tomates font "Gnap ! Gnap !" et les gens hurlent quand ils en voient. On apprend dans la suite que ces tomates sont l'oeuvre du Pr. Gangrene, joué de manière excellente par John Astin (connu pour son rôle de Gomez dans The Addam's Family, moins pour son rôle de chef du Culte du Maïs dans Eerie, Indiana).

Le film est assez délirant, avec ses tomates qui dévorent les gens, mais je crois honnêtement qu'un extrait sera beaucoup plus explicite : le trailer.

Pour tuer des tomates tueuses, le seul moyen, c'est la chanson "Puberty Love" (un hommage à cette scène se trouve d'ailleurs dans MARS ATTACKS ! (Tim Burton - 1996)), tellement mauvaise qu'elles en meurent.

C'est le deuxième opus, réalisé 10 ans plus tard après que le premier eut gagné son titre de film culte, qui est mon préféré, ne serait-ce que par ses acteurs. En effet, dans icelui, on y trouve donc John Astin jouant un scientifique fou dément, accompagné d'un Igor baranqué, blond au yeux bleus, sorti tout droit des fantasmes d'un généticien nazi. C'est le grand désespoir de Gangrene, qui aurait préféré un Igor normal, moche et bossu donc. L'autre célébrité, c'est ce cher Georges Clooney qui signe ici son deuxième rôle, eh oui. Et il a pas beaucoup changé, ce qui fait dire aux mauvaises langues que même jeune il avait l'air vieux.

Donc, RETURN OF THE KILLER TOMATOES (1988) raconte la suite directe du premier. Les tomates ont été vaincues et interdites de par le monde. Certains font de l'argent en faisant du trafic de tomates. Les pizzas sont sans sauce tomate. Les gens hurlent et fuient à la vue d'une tomate.
Mais comme il s'agit d'un film de seconde zone, il commence par une fausse émission télé de fin de nuit, avec presque aucun spectateur, qui va nous passer ce grand film. Ou presque (hihi).

Le personnage principal vend des pizzas chez le héros du premier film, qui rêve encore de gloire. Son meilleur pote (Clooney) n'a qu'un seul objectif dans la vie : se taper des jolies filles. Un jour, dans la pizzeria, la nuit, la belle plante qui vit chez le Pr. Gangrene entre et propose au héros de baiser. Celui-ci met un moment à comprendre et la ramène chez lui. Sauf que la fille est en fait une tomate transformée en femme que Gangrene va essayer de récupérer à tout prix, alors que l'histoire d'amour déconne un peu quand le héros apprend que sa gonzesse est un fruit.

Au milieu du film, la production n'a plus de sous. Le film s'arrête. Clooney propose alors au réalisateur de faire du placement de produit. Le film reprend, avec des pubs Pepsi jusque sur la blouse blanche de Gangrene.

Après quelques aventures, l'histoire se termine bien, avec Clooney jouant dans un autre film (Big Breasted Babes Go To The Beach And Remove Their Tops - mais ce sont des tomates, en fait).

Le mieux, c'est quand même de voir la bande annonce.

Gangrene n'abandonne pas, et malgré une prise d'otages par des Killer Carrots à la fin du générique, un troisième film est tourné, assez rapidement vu que le second a marché : KILLER TOMATOES STRIKE BACK ! (1990), un polar où des meurtres sont commis (encore) par des tomates. Gangrene échoue de nouveau et s'enfuit en France.

Eh oui ! Le quatrième film s'appelle KILLER TOMATOES EAT FRANCE (1991), cocorico. Gangrene s'est donc réfugié en France (mais en taule) et planifie une seconde révolution française sur la base d'une vieille prophétie, qui dit que Louis XVII reviendra sur le trône. Celui-ci ressemble à Igor, ça tombe bien. Les tomates vont pour marcher sur Paris, quand Louis revient et vainc Igor. Ouf, notre France faite de clichés mis bout-à-bout est sauvée. On ne manquera pas de regarder la scène de baston en 2cv place de l'étoile, tournée sans autorisation.

Cette série de films, inégale mais loin d'être nanaresque a inspiré plein de films, de bédés et autres. Il ne faut toutefois pas croire qu'il y a un lien avec "L'Attaque de la Moussaka Géante", qui est un vrai nanar grec qui méritera une fiche à lui tout seul.