jeudi 3 novembre 2011

Seul face à Wendigo


(Merci à SFU pour l'image)

Dans la catégorie des films qui font mal aux yeux et aux oreilles, Wendigo se place dans la lignée de Eaux Sauvages dont j'avais précédemment parlé. J'avais dit beaucoup de mal de la photographie de Eaux Sauvages et, quelque part, c'était mérité. Mais j'ai relativisé en voyant Wendigo.

Le film est entièrement sous-exposé, tout du long. Parfois, on distingue des trucs, mais régulièrement l'image est quasi noire, à charge pour le spectateur d'imaginer ce qu'il peut bien se passer dans ces ombres fluctuantes produites par un caméraman incompétent. Le chef éclairagiste devait être en grève. Ou mort. Ou les deux.

Puisque j'en suis sur l'incompétence imagière, autant évoquer les faux-raccords honteux qui émaillent le film, ainsi que les plans larges qui permettent aux acteurs d'éviter d'être capables de jouer leur rôle. D'ailleurs, le reste du temps, ils n'y arrivent pas.

Difficile de parler de ce film sans évoquer la bande son.Les pistes odieuses ont été enregistrées sur une bande magnétique qui a salement eu tendance à fondre entre deux scènes faisant des "wooooingooooing" au milieu d'un scène, quand la bande se met à déconner. D'ailleurs, l'idée de changer de scène ET de musique semble un peu compliquée à mettre en oeuvre, alors le responsable de la musique a tendance a faire du scratch en plein milieu des scènes...

L'histoire est un néant. Des gars partent à la chasse au Caribou, mais des vents mauvais font sauter (boum si si) leur hélicoptère après qu'il les ait déposé au milieu de nulle part. Nous avons un chasseur, sa maîtresse qui croira (à raison souvent mais parfois à tort) que tout le monde veut la sauter, un indien appelé "Billy", un coureur des bois, un pilote vétéran du VietNam, un photographe plus mauvais que le caméraman du film. Je crois aussi qu'il y a un autre type. Un peu comme dans Street Trash, les personnages, quand le spectateur commencera vraiment à s'ennuyer malgré les dialogues inanes, auront tendance à exploser. Comme ça. Boum. Pour rien. On suppose que le "wendigo" y est pour quelque chose, mais on en est même pas sûr : ça n'a AUCUN sens.

D'ailleurs, parlons-en : il s'agit d'un pauv' reflet sur une vitre fait avec une lampe torche d'une marionette composée d'une tête à oreilles pointues et d'un bras (et on le verra un peu moins de 2s au total sur le film).

Tout l'amusant du film provient des dialogues lamentables oscillant entre le complètement creux ("Je n'ai pas d'explication à te donner même s'il y en avait une"), les grandes leçons de vie ("Je jette mes canettes dans les bois parce que, tu vois, faut rendre des trucs à la nature") et le racisme/machisme de bon aloi ("Ta gueule, femme, et prends tes affaires").

C'est un film sur le non-dit car on ne saura jamais vraiment rien. C'est un film sur le non-fait car personne ne fait rien, pas même le caméraman ou le chef éclairagiste. Même la poupouffe aura du mal à se faire sauter par les autres personnages malgré tous ses efforts. Seul Billy se la tape. Seul Billy survit au film. Une grande leçon de vie.

Le grand moment du film ? Deux types sur un canoë, dont Billy. Billy ne dit rien. Une vague phrase qui ne signifie rien ("si on va sur l'eau, alors l'élan aussi"). Son compagnon passe les 5 minutes que dure la scène à dire qu'il aime Billy parce qu'il dit rien et que lui cause tout le temps. Il arrête pas de causer. Il parle, il parle, il parle. Mais il ne dit _rien_. Et il termine son interminable tirade par un coup de pied en vache à Billy, qui n'avait rien demandé ("Bon sang, Billy, c'est aussi chouette d'être avec toi que d'être seul"). Le spectateur n'en avait pas tant demandé.

1978 de Roger Darbonne

Fiche SFU
Ce qu'en dit Nanarland

mercredi 6 juillet 2011

I need some Room in my brain

Mythique. Ultime. Puissant. Les qualificatifs laudatifs ne s'appliquant pas à The Room ne manquent pas, sauf si on le juge d'un point de vue nanar. Ce merveilleux film a été fait par un gonze qui a réussi l'intégration verticale au cinéma. Si. Tommy Wiseau est le scénariste-producteur-réalisateur-acteur principal du film. Son nom apparaît quoi ? Six-sept fois au générique ? C'est dommage qu'aucun de ces éléments ne soit bien fait.



Scénariste ? Le scénario du triangle amoureux entre les trois personnages principaux tiendrait sur un demi ticket de métro... En gros, une maison où tout le monde rentre sans frapper. Un couple dont le mec en a pas grand chose à carrer et ressemble à un vieux roadie de Slayer et dont la meuf n'est avec lui que parce que sa maman dit "épouse-le, il a du blé". Un gamin qui vient glandouiller dans le coin parce qu'il a vraiment rien d'autre à foutre. Un meilleur ami qui a autant de volonté qu'une amibe...



Réalisateur ? L'idée de la prise de vue de base, c'est de ne pas couper le sommet de la tête de l'acteur dans les plans fixes...

Producteur ? Ce serait pas mal qu'on ne s'aperçoive pas que les deux scènes d'amour sont une seule coupée en deux. Pis les mauvais acteurs, faut en changer, hein. On va dire qu'il a mis le pognon. D'ailleurs, il est à la fois producteur et producteur exécutif, le Tommy.

Acteur ? Une diction genre "j'ai 12 malabars dans la bouche", deux expressions faciales et un petit rire encore plus pécrave que celui de Christophe Lambert (qui finit par être charmant, lui, alors que l'autre pas).

Ce film est magique ! Les décors sont pourris. Les dialogues sont à chier. D'ailleurs, ils sont presque tous refaits en post-prod. En fait, on a l'impression qu'il s'agit de la scène d'introduction d'un porno de 12è zone sauf que la scène d'intro dure 1h40... Le scénario se fait la malle discrètement. Une histoire de trafic de dope ne fait que fournir le pistolet de Tchekov pour le suicide du héros à la fin du film. Dans le film, on se salue avec des "Oh, hi machin !". On se lance des ballons de foot d'une distance de 2m quand on sait pas quoi faire, en rigolant bêtement. A un moment donné, on porte des costars sans raison.

C'est un film tellement génial que, comme pour le RHPS, ce film est diffusé une fois par mois dans une salle, avec un trip cosplay. Il existe même un jeu vidéo.

Je laisse à Jhonny, le héros, le mot de la fin : "Anyway, how's your sex life ?"

L'avis de nanarland.

jeudi 15 avril 2010

NanarCrash



Alors j'en ai profité aussi, hier soir, pour voir LE CHOC DES ETOILES (1978) (a.k.a. StarCrash) dont voici la bande annonce : http://www.youtube.com/watch?v=pzfuNSpP0RA

Que dire qui n'aie déjà été écrit sur ce film de Science Fiction essayant de ravir la célébrité à STAR WARS (1977) ? Que l'héroïne est la seule à être quasi à poil sauf au moment où les héros débarquent dans un coin bizarre rempli d'amazones en jupette pour une scène dénuée de sens ? Qu'un des héros a un espèce de pouvoir de l'oscilloscope ridicule pendant la totalité du film sauf quand il se met à blaster tout le monde avant de crever comme une merde ?



Ah, il faut parler de VENTRIPOTOR (c'est comme ça que Jav' a surnommé le méchant). Un mix malsain entre un mousquetaire et Dr Strange, mais le tout avec du bide et une cape ridicule. Il faut parler d'un empereur qui a le charisme d'une endive. Et des robots faits en stopmotion honteux. Et de David Hasselhof qui est le fils de l'Empereur et en a hérité le coté charismatique. Du vaisseau spatial en forme de main qui se serre en poing en position de défense. De l'extraterrestre malade du foie qui trahit tout le monde. Bref... Un film à ne pas manquer.

Vivre pour survivre aux nanars



Hier soir, mon cerveau m'a coulé par les oreilles. Y'en avait partout sur le canapé, c'était dégueulasse. Le générique se terminait et les noms défilaient en blanc sur fond noir pendant que ma vie me défilait, quant à elle, devant les yeux (coup de bol : ça m'a permis de revoir en accéléré Eaux Sauvages, mais les N.D.E. sont peut être un moins bon plan qu'un bon vidéoclub pour le coup).

Bref, hier soir j'ai vu VIVRE POUR SURVIVRE (1985), aussi connu sous les noms de WHITEFIRE et LE DIAMANT parce qu'un bon nanar a toujours plusieurs titres. Son réalisateur, JM Pallardy, s'est illustré à grand coup de films de genre aux titres évocateurs : REGLEMENT DE FEMMES A OQ CORRAL (1974), L'ARRIERE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS (1974), JOURNAL EROTIQUE D'UN BUCHERON (1974), L'AMOUR CHEZ LES POIDS LOURDS (1978). Vous voyez le genre. Il a fait quelques bisseries à coté de sa production érotoporno, mais très peu. Et récemment, FEMMES OU MAITRESSES (2000) avec David Carradine. Si.

(merci nanarland.com pour l'image de l'affiche)

Mais revenons à WhiteFire, ce film franco-turc probablement tourné le jour de la grande épidémie de moustaches (©Kobal), vu que tout le monde en a une, y compris parfois les actrices.

Le film commence sur une scène de fuite où un couple avec deux gamins (on notera que le père n'est autre que le réalisateur lui-même) fuit des militaires qui meurent parfois plusieurs fois. Les parents du couple meurent, la mère se fait lâchement abattre par un militaire qui se rappelle soudain qu'il a un fusil après un plan sans fin au bord de la mer où il ne parvient pas à les rattraper malgré les 5m qui les séparent. Le pourquoi de cette scène ne sera jamais expliqué.

Et puis on arrive dans un coin désertique où des types passent une frontière sans montrer leurs papiers, sauf l'héroïne, arrêtée au poste frontière par des simili Darth Vader en plastaga à moustache. On regrette que la mode de la combinaison rouge ou bleue avec ceinture sous les aisselles n'aie pas pris. Apparemment, au début ça devait être un film de SF, mais finalement non. La jeune fille entre dans le bâtiment et assiste à une scène de torture sans que ça l'inquiète plus que ça.
Après, ce n'est plus très clair au niveau scénario. Plus rien n'a vraiment de sens.
Elle et son frère chourent des diamants. Après une poursuite incroyable ils se font arrêter par des sbires moustachus planqués derrière un troupeau de chèvres qui les amènent sur un bateau avec des méchants, qu'ils assoment pour s'évader. S'ensuit une baston sur le port qui n'a aucun sens (mais une tronçonneuse). Et après y'a une histoire avec un gros diamant radioactif qui explose quand on le regarde trop méchamment. Y'a une scène de 10 minutes de nudité féminine gratuite (le passage agréable du film mais qu'on verrait plus dans les autres films du réalisateur). Y'a les bastons d'auberge, avec Frank Williamson qui apparaît (on peut pas dire cachetonne).

Surtout, le héros en bande tellement pour sa soeur qu'il va chercher une pouffiasse pour lui faire faire de la chirurgie esthétique (dans une clinique qui ressemble plus à un bordel) et lui faire changer de nom pour assouvir son fantasme malsain d'inceste.

Et je n'ai pas évoqué le dixième de tout ce que vous verrez en voyant WhiteFire. Cultissime.
Quelques extraits se trouvent là : http://www.dailymotion.com/video/x1k9k3_white-fire_shortfilms
Fiche nanarland : http://www.nanarland.com/Chroniques/Main.php?id_film=whitefire

jeudi 18 février 2010

6è Nuit Excentrique - 20 mars 2010

Et c'est là que je m'aperçois que j'ai pas vu un nanar depuis un an. La vache. Enfin, j'ai quand même vu Alien Apocalypse... Faudra que j'en parle.

Bref, la Nuit Excentrique 6 aura lieu le 20 mars prochain.

Demandez le programme !

dimanche 8 mars 2009

Back From Nanar : la nuit excentrique 5

La 5è Nuit Excentrique s'achève à peine et comme d'habitude on en ressors régalé. Les pupilles en feu de plus de dix heures de vidéo, les côtes douloureuses d'avoir autant ri et le cerveau qui commence à dégouliner par les oreilles car face à tant de nanardise le cérébrum se révulse d'horreur, se réfugiant dans le doux abri d'une sourde folie.

Je ne parlerai pas des extraits, bandes annonces ou autres cuts de l'Enfer, mais ils valaient largement le déplacement (et représentent la moitié de la programmation, ou presque). Sachez seulement que y'a proprement des trucs hallucinant et je ne peux m'empêcher de citer Bat Pussy, qui n'est pas un film érotique, mais un film avec un pinpin en costume de Batman qui se balade au bord d'une autoroute assis sur sa "bat-boule boing boing" (ou "hoppity hop" en anglais). Comme dit l'un des cavaliers de l'Apocalypse, venez et voyez parce que c'est indescriptible.

Passons aux flims qui sont pas des flims sur le cyclimse.

La soirée s'ets ouverte sur The Bride And The Beast (1958) dont l'affiche précise que les spectateurs déçus ne seront certainement pas remboursés. On comprend en voyant cette miraculeuse copie doublée en français en 1974 par une firme wallonne (non, y'a pas d'accent). Réalisé par un illustre inconnu qui n'a rien fait d'autre de notable, mais surtout basé sur un scénario de Ed Wood Jr, le messie de la nanardise, l'Elvis du médiocre rigolo, le 2Pac de la soucoupe volante en plastaga.
De notable dans ce film, on remarquera surtout le coté Ikea. Ca meuble dans tous les sens : des dialogues interminables et dénué du moindre sens, des stockshots par millions (la patte Ed Wood), ce film est admirable de médiocrité marrante. L'histoire, c'est que deux jeunes mariés vont passer leur nuit de noces dans le manoir du jeune marié. Ce dernier capture des animaux vivants dans la jongle (si si) pour les revendre, supposément à des zoos. Il a d'ailleurs un gorille dans sa bat-cave. Les jeunes mariés évoquent l'idée d'avoir douze enfants, vont voir le gorille dans la cage, superbement mal joué par un acteur en costume, puis vont se coucher dans des lits séparés. Pour les kids, c'est mort, les mecs ! La visite au gorille a troublé la jeune fille, qui se prète à des non-attouchements sulfureux avec le gorille qui s'est évadé de sa cage... euh... sans rien faire de spécial. Il devait manquer de motivation avant. Voyant que le gorille est allé plus loin que lui dans le tripotage de sa femme, le jeune marié sort un flingue de sa table de nuit et le bute.
Les jeunes mariés, dans leur lit séparés, ont alors une conversation inane et la nuit se passe. Le lendemain, le serviteur noir, Taro, propose le 'tit déj' dans un accent qu'on n'oserait plus aujourd'hui. Précisons que vu le racisme de l'époque (58), ou le plus probable manque de moyens, Taro est joué par un type enduit de cirage noir et ce de manière inégale : il en a plus sur la tronche que sur les bras.
Inquiet que sa femme aie envie de se taper des gorilles mais sans comprendre qu'il pourrait aussi faire son devoir conjugal, le mari appelle un psy parce que forcément, c'est la faute de sa gonzesse (la 5è Nuit Excentrique est une spéciale "Journée de la Femme"). Sous hypnose on apprend, après moult stockshots d'animaux de la savane, qu'elle était gorille dans une vie antérieure. Puis elle s'allume une clope.
Ni une ni deux, notre jeune chasseur emmène sa femme et son fidèle Taro dans la jongle egyptienne (c'est suggéré). A partir de là, il ne se passe passe pas grand chose pendant longtemps. On a des stockshots, le jeune marié préfère ne pas toucher sa femme, elle a envie de se taper du gorille. Y'a des tigres, des gens meurent, dont un vil prolétaire qui coupe du bois à la faucille, ce film est un vrai plaidoyer pour l'Amérique, à faire pâlir Chuck Norris. La serviteuse locale jouée par une indienne d'amérique doublée par une voix masculine meurt, elle aussi, dans l'inintérêt total du public.
La jeune fille trouve des gorilles. Elle exulte : elle va enfin se faire sauter pense t on. Mais non ! Le héros arrive à temps et lui allonge une avoine pour lui faire reprendre ses sens (quand je dis que c'est "spécial Journée de la Femme"). Il échoue et rentre seul, le fusil sous l'bras, à la maison. Taro a, pendant tout ce temps, survécu à une course contre une panthère et une nage contre un alligator. Il est trop fort. Le cirage a tenu dans l'eau.
La bande se conclue sur le mari qui discute avec le psy, mais rassurez-vous : comme l'intégralité du reste du flim, aucune information ne ressort. Ouf. Etant donné la rareté de la bande (elle a été prêtée par un collectionneur privé pour la soirée), aucun extrait vidéo n'est dispo. Par contre c'est adapté d'un roman que je ne souhaite pas lire, c'est dit. On dira que c'était un genre de Gorille dans la brume (1989) à la Ed Wood Jr. D'ailleurs ça se voit, on y parle d'angora. Adrian Weisse, le réal', fera pas grand chose d'autre. Ouaip...

Après quelques bandes annonces et extraits délirants, la soirée s'est poursuivie par Dracula, Vampire Sexuel (ou Guess What Happened To Count Dracula ? de Laurence Merrick, 1970). Attention, il est à noter que la version européenne du film n'est pas la même que la version originale américaine. Non. La version européenne (ici une copie Suisse aimablement prêtée) comporte tout un tas d'inserts de séquences érotiques. Les acteurs sont pourtant bien les mêmes que ceux du film, ce qui, d'après nanarland, implique que ça a été conçu pour faire deux montages, un avec et un sans cul (la version américaine qu'on trouve en import DVD US).
Les acteurs de ce film sont magnifiques : Dracula ressemble à Pujadas mais qui clignerait jamais des yeux et aurait des canines en plastoc. On dirait un lapin pris dans les phares d'une bagnole sur une autoroute. Il est totalement dénué d'un quelconque charisme, c'en est impressionnant. Pendant ce temps, l'héroïne qui passe son temps à voir et lire des horreurs, mordue par un vampire, avec des amis qui viennent partouzer chez elle par surprise, passe l'intégralité du film à ne pas s'inquiéter, stoïque. Son mec est une endive et échouera d'ailleurs à la sauver. Y'a des danses disco de nanas à poil bodypaintées. On pressent que l'ex de Dracula va se venger, mais le film l'oublie complètement passé le premier quart d'heure. Reste les séquences mythiques du film :
- le combat des preneurs de têtes entre Dracula et un autre vampire : ils se tournent autour en faisant des grimaces et les gros yeux, jusqu'à ce que l'un des deux disparaisse. Dracula est super plus fort que tout le monde quand il s'agit de faire les gros yeux.
- la scène du saut au dessus du tigre. Le type voit un tigre domestique, flippe. Au moment de s'enfuir, il fonce vers le tigre, saute par dessus comme une vulgaire haie, et se taille.
Attention n'oubliez pas que la Macoumba peut réveiller les vampires, vous êtes prévenus.
On trouve tout le film US sur Youtube, mais pas d'extraits spécifiques et c'est dommage...
Dans cet extrait, on peut voir que les inserts qui sont restés ne sont pas les mêmes que la version européenne. J'oubliais certains dialogues bien machistes qui confirment mon impression "journée de la femme" de cette soirée.

Après quelques poilades, voilà la suite, à savoir Yor, le chasseur du futur (Il Mundo de Yor, 1983) d'Antonio Margheriti. On remarquera l'affiche de Druillet, elle aussi pas top. On suit les aventures d'un Rahan bodybuildé à la préhistoire. Préhistoire qui inclut des dinosaures à l'époque humaine, mais ça permet de mettre de chouettes marionettes et peluches dont le public pourra se gausser. Je dois avouer avoir pas mal dormi pendant le film, et j'ai donc raté le passage où le héros utilise une carcasse de ptérodactyle comme deltaplane, c'est dommage. Tiens, j'en profite pour signaler que les acteurs sont bien nus sous leur pagne : on a droit à de minables contre plongées pour éveiller le spectateur, aidées par des petits coups de vent opportuns, permettant une multitude de plan-fesses, masculins comme féminins.
Bref, après plein d'aventures inintéressantes contre des guerriers poilus pendant lesquelles j'ai dormi, le héros prend un bateau et se retrouve sur l'île d'où son peuple provient car en fait il vient d'un futur où le transistor à lampes est l'apogée technologique. Accompagné d'une bonnasse de service et d'un vieux pervers, notre héros va aller visiter la société du futur, fait de types gominés habillés de combinaisons en papier, d'un méchant appelé Overlord qui cabotine de manière hallucinante et de droïdes qui, de dos, font penser à Darth Vader. Vu que l'Overlord est calibré sur Palpatine, ça tombe bien. La séquence sur l'île est proprement nanaresque en diable et à ne pas manquer.
La scène du deltaplane.
La scène où le vieux fait du trapèze pour sauver le héros.

La soirée s'est terminée sur Ninja In The USA (1985) avant les bandes annonces X des années 70, genre "les pétroleuses du sexe" ou "toutes des vicelardes".
Là aussi, j'ai dormi au milieu, faut dire qu'à 4h du mat', ça devient plus tendu. En tout cas, les parties que j'ai vues se dotaient d'un scénario absent et de bastons qui n'en finissent pas. Ce que je retiens, c'est la looooooooongue scène où le héros a un flashback de son entraînement de ninja. Son vieux maître débite des banalités Ikea sur les ninja pendant que l'élève bastonne des types en noir qui s'avèrent être des mannequins. Pendant 10 minutes. Y'a aussi la technique dite de "je tue mes adversaires avec des feuilles mortes", celle de "j'ai toujours une colombe planquée dans mon costard et, surtout, surtout, l'indispensable micro trampoline ninja.
L'intro du flim, avec le dit trampoline
.
On a un caméraman fan de Eaux Sauvages, qui fait ici des contre-parking.

Merci aux organisateurs, à la cinémathèque et à nanarland : à l'année prochaine !

jeudi 26 février 2009

Nanar sauvage

Attention, le flim de ce soir est probablement sponsorisé par une chaîne spécialisée dans l'ameublement.

Hier il m'a été donné de voir Eaux Sauvages (SAVAGE WATER 1979). Parmi les Choses Que L'Homme N'Est Pas Censé Mater Au Cinéma, ce film se place en belle position. Que dire qui n'aie pas déjà été écrit sur ce magnifique Deliverance (regarder bien la magnifique affiche, à gauche) version nanar ? C'est au-delà des mots. Déjà, au niveau de la réalisation, il faut avouer que le caméraman frôle le génie. Tout au long du métrage, une fois les personnages ayant quitté le confort de la civilisation, le dit caméraman va nous faire découvrir la beauté filmique du contre jour. L'image est dégueulasse et toute noire, on distingue à peine les éléments, mais il ne va pas s'arrêter là, ho non ! Il invente ensuite le contre nuit ! Et là ça devient de l'art : réussir à obtenir un effet de contre jour quand on filme une fausse nuit à l'aide d'un filtre bleu perrave. A la fin, décidant de ne pas s'arrêter là, il produit un "contre tribunal", ou comment filmer l'intérieur d'un tribunal aux murs noirs en contre jour. Si. Passons sur le flare qui a dû couter une pellicule entière vu que tourner la caméra face au soleil pardonne rarement.

Je garde l'histoire pour la fin, j'aborde maintenant l'exceptionnelle bande son. Le film débute sur une chanson faisant pauvre copie de Johnny Cash. D'ailleurs, dans le générique, on signale bien que la chanson a été composée spécialement par le film. D'ailleurs, tout le budget "son" y est passé. Ce qui signifie que le reste du film est dénué totalement de bruitages. A une exception près : à un moment on entend le bruit de l'eau, profitez-en ça dure pas. Ce qui fait qu'au moment où on entend l'eau, pour un film de descente de rivière, c'est un moment de féérie exceptionnel. Pour les musiques d'ambiance, ils ont récupéré des bouts de-ci, de-là provenant d'autre films, dans une durée n'excédant pas celle requerrant de payer des droits. Du moins, j'explique comme ça le fait que les musiques s'arrêtent n'importe quand, avec un blanc, en plein milieu d'une course poursuite ou autre. Les musiques sont vraiment de toutes provenances, puisqu'on a même parfois l'impression qu'ils ont retrouvé un vieux best-of de blaxploitation. Mais le pire, c'est le doublage. Carrément. Au début, j'ai cru que le traducteur adaptateur avait reçu les images sans le son et qu'il avait créé comme il avait pu les dialogues manquants, mais ce n'est pas le cas : la traduction littérale de l'anglais pour certaines formules ("Oh cher !" pour "O, dear!") permettent d'être sûr que le traducteur n'est pas responsable des lamentables dialogues, leçons de vie et autres remarques pitoyables qui émaillent ce film et servent à meubler finement la totalité de toutes les conversations (d'où le sponsor plus haut dans ce message). Par contre, l'adaptateur, lui, a déconné : la synchronisation est mauvaise à un point peu dicible. Les personnages ont parfois leurs lèvres qui bougent plusieurs secondes après que la voix aie cessé. De toutes façons, ça correspond pas au mouvement des lèvres. Heureusement que le caméraman et ses contre-jours sauvent l'affaire en masquant cela, et le reste de l'image avec. Ensuite, la traduction trop courte des textes fait que les doubleurs ont parfois rien à dire, ralentissant le débit avec des pauses en plein milieux des mots comme des acteurs séniles atteints de trous de mémoire : "Je pen...se que ... franchement... on devrait... conti ... nuer."

Un extrait ?

Et n'oublions pas les accents : les allemands avec un accent "kolossale finesse", l'arabe avec un accent comme on n'en fait plus depuis les années 50. Lamentable.
J'allais oublier : quand des gens sont sur des rafts dans des "rapides", ils font tous "youuuuu ! Youuuuu ! Supeeer ! Youuuu !" même quand un assassin se cache parmi eux.

Un autre ?

L'histoire, c'est des gens qui partent descendre une rivière en rafting lors d'un voyage organisé. Parmi la foule des touristes, on a un gros nerd, une pétasse, un arabe forcément détenteur de puits de pétroles, deux allemands forcément alcooliques, un gamin forcément insupportable, le hippie qui cause karma, etc. Les accompagnateurs nous fournissent l'aventurier maître de lui, le redneck dégoûtant... tout les clichés y passent, il n'en manque pas un.

Vous vous faites du mal, là...

Ils descendent leur rivière, qui ressemble à un lac dégueu au fond d'une carrière de calcaire, accompagné de stock shots. La plupart des passages nous permettent de recevoir des leçons de vie absurdes sur la mort, l'apocalypse prochain, le mariage, les stock options, comment draguer les femmes, comment rouler un palot, comment faire caca. Essentiel. Au bout d'une heure, quand le spectateur commence à trouver le temps long, y'a un gonze qui meurt. Une femme le découvre et se met à hurler. heureusement, une de ses amies vient la réconforter : "Que ça ne gâche pas tes vacances, surtout !". Un peu d'affolement, mais rien de grave, on se remet à niquer dans les fourrés la nuit et à faire "Youuu ! Youuu !" sur les rapides. Il y a ensuite d'autres morts ou blessés, dont le gamin qui se fait mordre par un crotale dans son sac de couchage. Note au dialoguiste : quand un gamin se fait mordre par un crotale, il gueule "Aaaaaaaaaaah" ou "Ouiiiiinnnnnnn" ou "Bordel de merde" suivant sa catégorie d'âge, mais pas "Je me suis fait mordre par un crotale que quelqu'un a mis dans mon sac de couchage". Le spectateur a suivi le peu qu'il y a à suivre, merci. On notera que la règle du pistolet de Tchekhov a été respectée : à un moment, l'aventurier nous explique tout ce qu'il y a à savoir sur la Belladonne, sans aucun rapport avec l'histoire. Tout le monde s'en tape. Il viendrait à personne l'idée de bouffer par hasard une herbe à la con. Sauf à lui. Ben plus tard, y'a quelqu'un qui meurt empoisonné à la Belladonne. Si. Ouf. Tchekov va pouvoir pieuter ce soir.

Non, sans dec, arrêtez.

En parlant de mort, n'oublions pas qu'on peut crever d' "hypodermie" quand on tombe dans l'eau froide, genre en 30 minutes, nous apprend on.

Bref, je disais que des gens meurent, mais que l'on continue à descendre la rivière. A un moment des types essaient de lyncher le psychiatre, qui a des réactions débiles mais qui est forcément coupable, c'est le psychiatre. Hé. Forcément. Il meurt avant la fin dans un accident, mais est condamné par contumace dans un tribunal (avec des plans en contre-tribunal, donc, merci au champion de la caméra). Un épilogue montrera que le héros de l'histoire, c'est lui le meurtrier. Ouuuhhhhh. Vu qu'à ce moment, ça fait déjà 40 minutes que le spectateur rit comme un goret à cause du film, c'est pas bien grave.

Un bien beau flim.