dimanche 14 septembre 2008

A fond en nanaromobile

Tout grand acteur à la carrière avancée s'est compromis un jour ou l'autre dans un navet monumental dont il aura honte jusqu'à la fin de ses jours. Ou simplement un film pas top. Ou un très bon film mais pour un public... particulier comme Clooney et Astin dans la série des Killer Tomatoes. Si Sylvester Stallone, comme David Duchovny, s'est compromis dans un film de seins en début de carrière, DEATH RACE 2000 (1975) est un souvenir qui laisse un goût amer dans la bouche de Stallone, mais aussi de David Carradine qui, avouons-le, en a pourtant vu d'autres avant que Tarantino ne lui donne une fin de carrière dont il n'osait rêver dans KILL BILL 2 (2004). Pour revenir sur l'"étalon" italien : admiratrices du bonhomme aux rôles à "grosses coucougnettes", faites l'impasse sur son film érotique (THE PARTY AT KITTY AND STUD'S - 1970), parce qu'un mythe s'y effondre...

DEATH RACE 2000 (1975) est un film futuriste dans l'esprit de RUNNING MAN (1987) et ROLLERBALL (1975 - pas la version moderne de 2002 où Jean Reno se fait buter à coups de tabouret), où les scénaristes anticipaient pour notre belle jeunesse des bloodsports en pagaïe, mélangeant généralement moteurs à explosion et morts violentes. Ils n'imaginaient pas encore le peak oil...

Donc David Carradine joue Frankenstein, la star d'une course de bagnoles à grande vitesse où écraser des piétons rapporte un max de points. Stallone joue son challenger, "Machine Gun Joe Viterbo". Les deux vont s'affronter tout au long d'une course sans pitié et sanglante. Bon, ok, ça c'est ce qui est écrit derrière le DVD, plus ou moins.
Stallone a la classe :

Alors que Carradine, moins :


Le ton du film est donné assez rapidement avec les bolides des personnages, qui roulent à pas plus de 50 avec des images passées en accéléré. Ce qui est bien avec le futur, c'est qu'on peut ne ressembler à rien et ne pas être ridicule. En effet, les voitures, au délà d'un petit armement ma foi bien pratique, sont redécorées pour avoir l'air futuristes et agressives. En termes pratiques, cela donne ça :

Ce qui laisse finalement à penser que Satanas et Diabolo ne sont pas loin dans la course.
Le film suit une structure classique des films de sport. Le champion mystérieux et le challenger motivé vont se tirer la bourre et en venir à se respecter tout en ne négligeant aucun coup pour gagner. Vraiment aucun coup, puisque Sly se sent obligé d'écraser ses propres mécanos pour grapiller quelques points. Il faut aussi rajouter à cela quelques scènes de nichon gratuites, comme les scènes de massage ou de drague, où Carradine montre un jeu d'acteur exceptionnel dans un costume torride :


Assez rapidement, tout le monde commence à avoir des doutes sur la qualité du film, même les acteurs :

Mais il faut dire que ça reste un moment de pur fun débile, justement par un tout cumulé : un scénario anémique, les commentaires sportifs hystériques, les bagnoles ridicules qui roulent au pas en accéléré, les costumes, et le plaisir de voir deux acteurs se rouler dans la fange la plus nanaresque. Un grand film, on vous dit !

Par exemple, la scène magnifique du torero, qui fait une bonne minute de ridicule permet d'avoir un aperçu de la vitesse des voitures, de leur look, de l'intensité dramatique des personnages et du look 70s des commentateurs de la course :
http://www.youtube.com/watch?v=CZOZ2MattP8

Dans le futur, d'ailleurs, comme on a vu dans SOLEIL VERT (1973), l'euthanasie est reconnue et acceptée. Cependant, dans Death Race 2000 ils font ça de manière simple et de bon goût... Ou pas, en fait, parce que Frankenstein, il a une fibre morale. Le personnage reçoit d'un coup une profondeur intense qu'on n'imaginait pas au vu de son beau costume SM.
http://www.youtube.com/watch?v=pphMecGZQ_s
On notera aussi que le bébé rapporte 70 points là où le vieux en fait 100, ce qui signifie qu'en plus Frankenstein décide de ne pas profiter d'un avantage indu.

Allez, petit best of pour finir :
http://www.youtube.com/watch?v=qbKKCCmh7GU

Tain, ça m'a donné envie de le revoir...